jeudi 11 avril 2013

- 3 kilos avant le maillot !

Les journaux féminins sont formels, perdre 3 kilos avant la plage c'est la règle, et ce, quelque soit votre poids, notez-bien...Ils nous sortent donc les derniers régimes US qui ont fait perdre leurs kilos en même temps que leur joie de vivre à quelques actrices en mal de tournage...

Là, vous vous dites, ok elle est anti-régime, elle va nous ressortir son refrain, patin-couffin, etc...
Oui et non, pour une fois, je vais vous parler de moi, et de mon rapport au corps. Depuis que je m'intéresse à la nutrition, ma réflexion a beaucoup évolué, ...et j'ai pris deux kilos!
J'ai cessé de me peser chaque jour, avec des rechutes par périodes...J'ai passé la quarantaine, ce qui implique également que je mets en général la semaine à reperdre naturellement le poids pris le week-end. Auparavant deux jours suffisaient! Ceux qui me connaissent savent que je suis plutôt bonne vivante, et que mon hérédité penche plutôt vers la rondeur que vers la minceur maternelle...

Est-ce que j'aime mon corps? En général, non..
Quand j'ai trop mangé, que je suis ballonnée, je tourne le dos à la glace pour ne pas voir mon ventre...200 grammes en plus ou en moins sur la balance peuvent faire varier mon humeur...
Mais avec le temps, je suis aussi plus indulgente avec ce corps, qui a porté mes trois amours (un kilo de rab par amour...), ce corps qui m'accompagne au quotidien, et qui renvoie si bien mes états d'âme...

Est-ce que j'ai du poids à perdre? Non, je suis en bonne santé, mon IMC (beurk) est dans la norme, je n'ai pas de cholestérol et je fais un peu de sport.

Est-ce que je voudrais en perdre? Evidemment! Tout au fond de moi, il y a l'espoir de ressembler un jour aux filles des magazines, de rentrer dans du 38, de retrouver le poids de mes 18 ans...

Est-ce que je vais faire un régime avant l'été? Non! Perdre trois kilos, je sais faire...mais pourquoi? Pour me retrouver pendant deux mois, avec le poil terne et le cheveu cassant, les joues creuses et la peau sèche? Pour me sentir frustée à chaque repas, espérant le suivant moins triste? Pour ne plus pouvoir accepter une invitation ou aller au resto? Et tout çà pour quoi? Atteindre le graal des - 3 kilos, qui seront repris en septembre de toute façon...

Je n'en ai pas fini avec mes contradictions, il y a encore du chemin, mais une évidence s'impose. Trois kilos de plus ou de moins ne détermineront pas mon bonheur. Mon mari ne m'aimera pas plus ni moins, et si certains me jugent à l'aune de ces trois kilos, ils peuvent passer leur chemin...

Au vu de la réaction de mon corps au fils des années, il y a fort à parier que les années qui viennent, jusqu'à la cinquantaine et au-delà, vont s'accompagner encore de quelques kilos...qu'il faudra que j'accepte comme un effet du temps, avec bienveillance.
Il ne s'agit en aucun cas de laisser aller, je ne vais pas me mettre à bâfrer sous prétexte que le temps passe mais je préfère la vie à l'ascèse, quelques kilos en trop à l'isolement social.

Le bien-être ne se détermine pas par un poids entre deux bornes, il est le fruit d'un équilibre personnel et fragile à trouver entre besoins, envies, hérédité, environnement, événements de la vie...Il évolue avec le temps, à nous de savoir nous écouter...